
- Geste Éditions (7 mars 2019)
- 288 pages
- Broché et Numérique
- 12,90€
Présentation de l'éditeur :
Les rues de la petite ville résonnent de mille bruits, les étals se mettent en place, les tenues médiévales sortent des placards pour deux jours de fête. Pour le lieutenant Georges, pour Patricia la jeune enquêtrice et pour son protecteur géant, Gendron, la journée commence mal. Les cadavres d’une femme et de son violeur vont mobiliser leurs forces à un moment où la sécurité de la foule requiert toute leur attention. Faut-il interdire la manifestation, comme le pense le préfet ? La maintenir, comme le veut le maire ?
Lorsque le violeur s’avère être proche de l’un des trois gendarmes, l’enquête est sur le point de dérailler.
Au cours d’une fête très rabelaisienne, des destins se croisent ou s’entrechoquent, des couples se font ou se défont, des jalousies s’exacerbent. On chante, on boit, on rit, mais les passions humaines se jouent des apparences et la violence des sentiments est une maîtresse implacable. Qui seront les prochaines victimes ?
EXTRAIT
La petite rue mal goudronnée se rétrécissait encore lorsqu’ils passèrent, un peu plus loin, devant un terrain abandonné entouré de murs à demi effondrés. Des senteurs d’herbe fraîchement coupée et chauffée par le soleil de la veille s’accrochaient aux vieux murs malgré les pluies torrentielles de la journée. Ils les humèrent avec délice.
— On dirait de la luzerne, osa Jack.
Il s’en approcha, franchit à demi le passage qui servait autrefois d’entrée.
— Il reste encore des terrains comme ceux-ci tout près des maisons et du centre-ville ? S’étonna-t-il.
— Oui, de vieux abris, des jardins abandonnés et quelques caves effondrées.
— Oh, vous avez vu, là vers le fond ?
— Non, c’est trop sombre. Qu’est-ce qu’il y a ?
Elle s’approcha, prit la main qu’il lui tendait et suivit le bras qui l’attirait lentement vers le buste de son accompagnateur. Il se tourna vers elle en souriant. À peine surprise, elle lui rendit son sourire tandis qu’il approchait son visage du sien. Elle se recula instinctivement en sentant l’herbe humide sous ses chaussures :
— C’est mouillé. Mais on pourrait prendre un verre chez moi, reprit-elle après une courte hésitation. Ma coloc doit dormir. Si on ne parle pas trop fort…
Surpris par sa réaction et ce refus auquel il ne s’attendait pas, il s’arrêta, le front plissé. Ce n’était pas possible, pas comme ça. Et surtout pas avec quelqu’un dans la chambre d’à côté. Pourquoi ne lui avait-elle pas parlé de sa colocataire cette idiote ? Dans son état, sûr de rien…
Il lâcha la main de Nadia et lui saisit le poignet en l’attirant plus sèchement vers lui.
— Mais vous êtes fou, vous me faites mal !
— Ta gueule, connasse ! répliqua-t-il à voix basse tandis que sa main gauche la giflait violemment.