Publié par Jean-Paul Robert dans Extrait d'un manuscrit · 7 Janvier 2017

Soirée d'inauguration de la maison El Sennari au Caire.
Le 8 mai 2000.
La soirée est agrémentée par une jeune artiste égyptienne, Chirine, qui interprète un texte tiré des « Mille et une nuits ». Vêtue de fins voiles de mousseline bleue, accompagnée par un flûtiste, elle conte chaque paragraphe en français puis en arabe.Sa voix et ses intonations se fondent en mélodie avec les notes nostalgiques de la flûte.Ce n’est plus un récit mais presqu’un chant dont chaque couplet est illustré par une danse qu’elle interprète avec une légèreté fascinante. Elle vit le spectacle qu’elle nous offre et nous le vivons avec elle. Elle est une vibration du temps, elle est Shéhérazade et sa vie dépend toujours de son pouvoir de séduction.La lumière tamisée, la douce chaleur du soir, la juxtaposition des langues et la grâce fragile de la danseuse seule sur scène au cœur de cette maison islamique, tout concourt à rendre ce spectacle irréel, à le faire entrer de plain-pied dans l’univers magique des contes orientaux. Je suis sous le charme, subjugué.Ce soir, plus que jamais, je suis un inconditionnel de l’Égypte et de ses artistes.
Nota : La maison El Sennari est une maison islamique typique. Réquisitionnée par Bonaparte pour y loger les scientifiques de son expédition, elle a subi de nombreuses vicissitudes ensuite. Sa restauration entre 1998 et 2000 sous le contrôle de Bernard Maury, architecte du Consulat de France a été rendue possible grâce à un financement de l'IFAO (Institut français d'archéologie orientale). La soirée que j'évoque était privée, elle a précédé l'inauguration officielle. Cette maison est désormais une antenne de la Grande bibliothèque d'Alexandrie.
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