Notes Auteur
Un roman imprévu :
Alors que je travaillais sur le manuscrit d'une suite à "Du rouge sang aux caves painctes", une sortie au Marché médiéval annuel de Chinon m'a détourné de mon projet.
Au fil de mes déambulations au milieu des fêtards et des fanfares je me suis pris à observer les attitudes des promeneurs.
Peu à peu me sont venues à l'esprit des bribes de souvenirs de mon enfance, celles de fêtes réussies, de moments d'exaltation et de plaisir mais aussi des instants de détresse. La déception d'une amourette déçue, les regards d'envie vers des objets que d'autres pouvaient s'offrir et que je leur jalousais un peu. Je me suis lentement imprégné de ces moments, imaginé des vies aux gens que je croisais au hasard des rues, inventé pour eux des jalousies, des amours naissants, des problèmes familiaux et des moments de joie intense.
Puis la possibilité d'écrire un roman autour de ces courts instants de vie est devenue une évidence, l'aboutissement d'une longue rêverie semée d'instants de nostalgie. Un pur roman, centré sur des vies de femmes, mais je suis avant tout auteur de romans policiers. Voici donc un livre qui, je l'espère, se situe quelque part à la frontière entre ces deux aspirations.
ou plus exactement d'un air de musique venu encombrer mon esprit un matin au lever. Cinq mots se répétaient en boucle faute de leur connaîte une suite : Trois petites notes de musique. Une véritable obsession dont je ne pouvais me défaire qu'en tentant de retrouver cette chanson grâce à Internet.
Ces trois petites notes ? une musique de film, celle de "Une si longue absence" d'André Colpi, chantée par Cora Vaucaire et interprétée plus tard par Yves Montand.
Les paroles, lues et relues, mentionnaient une "fille qui fredonnait", une fille que l'auteur n'oublierait jamais. Mais surtout, extraites du reste de la chanson, plusieurs strophes me paraissaient correspondre idéalement au contexte de mon roman.
J'ai donc retenu cette "fille qui fredonnait" et deux passages de cette chanson pour accompagner deux instants particuliers du roman.
Tout aussi surprenant, l'éditeur lui-même n'a jamais envisagé d'en modifier le titre.
Inconscient ? Mémoire profonde réactivée ? Pur hasard ? Je m'interrogerai sans doute longtemps sur l'origine de cette curieuse coïncidence.